Les actifs financiers bruts des ménages suisses ont augmenté de 6,4% en 2019, après avoir diminué de 0,5% l'année précédente. Le pic de 2017 (6,5%) a donc été presque atteint à nouveau et la moyenne à long terme de 4,0% depuis la crise financière a été clairement dépassée. Sans surprise, les principaux moteurs de cette évolution ont été les titres, qui ont fortement progressé grâce à la bonne tenue des marchés boursiers et ont atteint un taux de croissance record de 17,5% ; un recul de 7,2% avait encore été enregistré l'année précédente. En revanche, les assurances et les pensions ainsi que les dépôts bancaires sont restés fidèles à leur croissance modérée des années précédentes, augmentant respectivement de 3,3% et 1,6%. En raison de la forte croissance des titres, la composition du portefeuille des actifs financiers suisses a également légèrement changé : Les titres ont augmenté à 28,4%, le niveau le plus élevé depuis 2009, tandis que les dépôts bancaires ont légèrement diminué à 32,4% et les assurances et pensions à 39,1%.
Les engagements financiers ont augmenté de 2,8% en 2019, soit autant que l'année précédente. Néanmoins, le taux d'endettement a légèrement augmenté pour atteindre 132% - la Suisse reste ainsi le pays ayant la dette la plus élevée au monde. L'endettement par habitant a maintenant dépassé € 99 000 (environ CHF 106 000): chaque citoyen suisse a donc en moyenne encore plus de dettes à supporter que les ménages des quatre pays voisins que sont l'Allemagne, l'Autriche, l'Italie et la France réunis. Enfin, les actifs financiers nets ont augmenté de 8,3%. Avec une fortune financière nette par habitant de € 195 388 euros (environ CHF 209 000), la Suisse se maintient ainsi à la deuxième place du classement des 20 pays les plus riches - comme l'année précédente, la liste est dominée par les États-Unis. En 2020, la croissance sera nettement plus faible, mais très probablement encore positive - à condition qu'il n'y ait pas de détérioration dramatique de la situation économique et sanitaire. Car même au cours du terrible premier semestre, les ménages suisses et leurs avoirs financiers sont tout de même restés dans le positif malgré le grave marasme économique et la pandémie.